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Traversée du Canada à vélo

Traversée du Canada à vélo
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14 août 2012

Sprint final

920 km. C'est la distance qui nous sépare maintenant de Québec et nous avons bien l'intention d'y arriver pour le 17 août, parce que Louis a promis à sa blonde qu'il arriverait pour souper. Après avoir pris une journée de congé à Rouyn (où nous avons rencontré les amis et la famille de Louis), nous nous sentons bien reposés, sauf Audrée, qui sent que ses muscles bénéficieraient bien d'une journée supplémentaire... c'est pourquoi elle décide de prendre une journée d'avance et d'attendre les autres à l'entré du parc de la Vérendrye, quelque 150 km plus loin, au motel. Chantal et sa mère se rendent à Ottawa le jour même et l'y emmènent donc très gentiment, où elle en profite pour dormir, dormir et dormir. 

Pendant ce temps, nos trois autres joyeux lurons font les 150 km en une vitesse record, quittant vers midi et arrivant au motel à 20h. Nous dormons très bien au motel où il n'y a pas d'eau potable et, se fiant sur Jessy pour nous réveiller le lendemain (il n'y a ni cadran ni téléphone dans la chambre), nous constatons son immense faillabilité et nous levons finalement à 10h. Nous oublions immédiatement nos espoirs de nous rendre à Grands-Remous et décidons plutôt de parcourir les 135 km nécessaires avant d'arriver au Domaine, seul endroit où nous pouvons dormir dans le parc. 

Après avoir acheté de la glace et de l'eau en quantité suffisante pour remplir toutes nos gourdes, nous partons finalement, midi passé, vers le Domaine. 1 heure plus tard et Jessy a déjà faim, nous arrêtons donc prendre notre première pause de la journée, qui s'annonce difficile, vus l'état de la route et les milliards de vallons. « Ce ne sont pas des côtes, seulement des vallons », de nous répéter Louis, mais voilà, nous ne nous attendions pas à ce qu'ils soient aussi fréquents et vers le haut! Louis subit donc toute la journée l'assaut de notre mauvaise humeur, lui qui nous avait promis « de gentils vallons souriants »... Mais voilà, gare à vous cyclistes d'expérience : le chemin parcouru dépend de celui qui le parcourt, n'allez donc jamais promettre de la facilité, car vous le paierez bien cher! De plus, dès l'entrée dans le parc, l'accotement est cauchemardesque vue la présence de craques disposées régulièrement tous les 30 cm et qui font regretter l'aluminium. (Le postérieur d'Audrée, acier et selle Brooks aidant, ne s'en sent pas trop mal, mais les mains sentent bien tous les chocs, merci au guidon en alu).

Finalement, l'état de la route s'améliore et l'accotement mesurant environ 1,5 m de large nous emballe. Fidèles à nos nouvelles habitudes, nous arrivons bien après le coucher du soleil au Domaine, où la pire chambre du voyage nous attend. Pas d'air climatisé, de circulation d'air, d'oreiller pour tout le monde et seulement un lit double, l'autre étant simple. Anne et Audrée, sous prétexte qu'elles sont plus petites, se partagent donc le lit simple et Anne dort avec une couverture en guise d'oreiller.

Le lendemain, nous voilà repartis vers Nominingue, qui se trouve sur le petit train du Nord, dont Louis nous a vanté les mérites. Supposément très plat, c'est tout de même avec de plus en plus de doute que nous croyons les promesses de Louis, et commençons à nous imaginer le « col du Train du Nord », puisque les Laurentides, eh bien ce n'est pas plat, de nous jurer la madame du restaurant du Domaine. Louis, fatigué de nous attendre chialer et lui reprocher jusqu'à la température et le sens du vent, s'improvise météorologue et utilise la tactique de nous promettre des cols et des montées tout le temps. Ça fonctionne, puisque nous ne nous apercevons même pas que nous montons une côte de 6% sur 3 kilomètres (je n'y crois toujours pas, la pancarte a dû se tromper!)

Arrivés à Grands-Remous, nous constatons que la civilisation pleut et qu'il n'y a plus un kilomètre sans qu'il y ait de la vie quelque part! Oh mais quelle délice que de retrouver enfin de la vie, des guichets Desjardins et des dépanneurs (où on vend de la bière)! Jusqu'à Mont-Laurier, voilà que le chemin se corse et les montagnes des Laurentides commencent à annoncer leur arrivée. Après quelques bons « vallons » pendant 30 km, nous voilà donc à 110 km du Domaine, à 18h, à Mont-Laurier, où nous nous arrêtons prendre une pause au McDonald's, juste avant d'embarquer sur le mythique « P'tit train du Nord ». 19h déjà et 50 km à parcourir. Le soleil se couche maintenant très tôt (20h15) et nous aurons probablement à sortir nos lampes frontales, encore une fois.

Bien qu'habitués, rouler en pleine forêt, ça fait peur aux filles et elles insistent pour que nous chantions des chansons gaies. 15 minutes de Frère Jacques en canon et ça fait déjà long. Tout de même, nous arrivons, vers 20h30, à Lac-Saguay, 15 km avant Nominingue, où le motel de l'Ours Bleu nous interpelle. La dame de la réception nous informe que c'est très cher (135$), il n'y a que 20 minutes d'internet basse vitesse et lorsque nous lui demandons si nous pouvons entrer les vélos dans la chambre, non seulement refuse-t-elle, mais nous offre de les rentrer dans le sous-sol pour un supplément de 10$! Considérant qu'il s'agit là de la pire offre jamais faite, nous décidons de nous rendre à Nominingue.

Arrivés à l'auberge de la vieille gare, dans la petite ville de Nominingue (un établissement certifié Bienvenue cyclistes!), nous apprenons que nous sommes bien chanceux, car tout dans la ville est plein, mais il leur reste une chambre à deux lits doubles, que nous payons 120$ tx. incluses, où les lits sont plus confortables que dans nos rêves les plus fous. Nous bénissons cet endroit (où nos vélos sont en sécurité dans une pièce prévue à cet effet, gratuitement) et dormons comme des bûches. (Ah et l'internet fonctionne à merveille!)

 

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11 août 2012

Bienvenue au Québec

Après cette fantastique journée de repos, nous repartons, vent dans le visage, vers Matheson, à 216 km, où nous espérons passer la nuit, pour ensuite arriver à Rouyn-Noranda, terre natale de Louis, en deux jours, soit le 10 août. La journée débute bien mais tard, car notre départ se fait finalement à 10:30. Hum, peut-être dormirons-nous moins loin, à Iroquois Falls, si le temps nous manque. 60 km plus tard, nous voilà à Smooth Rock Falls, où nous faisons un arrêt dîner tardif, prenons le temps de bien nous enduire de crème solaire... Jessy, voyant que nous prenons un peu trop notre temps, nous avertit qu'il est temps de partir car il ne s'agit que de quelques minutes avant que quelqu'un n'arrive et ne veuille connaître notre histoire (ce qui nous ralentit tout le temps!). Comme de fait, une minute plus tard, des curieux surgissent. Jessy les entretient quelques minutes, mais notre manque d'entregent flagrant limite la discussion et nous pouvons enfin repartir, il est 14h30 et il nous reste plus de 100 km à parcourir.

18h et nous arrivons à Cochrane, où Anne et Audrée insistent pour manger au A&W, puisque les chances de rencontrer leur fast food préféré dans la belle province sont plutôt minces. Convaincus par l'argument de la « dernière fois », les garçons acceptent, malgré l'absence de remplissages gratuits, d'internet gratuit et, nous le découvrons par la suite, de glace, laitue, surlonge et filets de poulet. 

S'ensuivent de longues discussions pendant lesquelles Anne et Jessy se languissent de dormir à Cochrane (à 250 km de Rouyn), mais Louis est immuable et nous repartons, à 20h, vers Iroquois Falls, à 57 km, selon la pancarte. Cette destination ne se trouve pas directement sur la Transcanadienne, mais les chemins se rejoignent et cela ne nous occasionne qu'un malheureux détour de 6 km. Voilà maintenant qu'ayant tourné vers le sud, le vent SE souffle dans notre dos et nous roulons à 30 km/h jusqu'au coucher du soleil, soit pendant environ 1 heure et des poussières.

Arrivés à Iroquois Falls (la route secondaire est très peu passante et donc très peu dangereuse malgré la noirceur opaque), nous trouvons une auberge... pleine! La réceptionniste nous informe qu'il existe un motel, à « une demi-heure » (qu'est-ce que ça veut dire?)... nous y appelons, réservons, regardons la carte et réalisons qu'il se trouverait à environ 16 km, sur notre chemin, en plus! Il est maintenant 23h et nous repartons, en ne sachant pas que ces 16 km en seraient en réalité plutôt 22. L'aventure se passe très bien, nous assistons à un lever de lune couleur Oka magnifique et Audrée et Anne angoissent dans la nuit noire, par peur des yeux de chat et de monstres des collines. Arrivés à Val-Gagné, il est 00:30, nous dormons paisiblement.

Le lendemain, il reste 170 km avant Rouyn. Nous partons très tard encore une fois (midi) et perdons plus d'une heure à Matheson, qui ne se trouvait finalement qu'à 17 km de Val-Gagné. 15 km plus tard, les vallons arrivent. Plus gros et menaçants que jamais, ils nous déchirent les jambes jusqu'à Duparquet, où nous arrivons, à 21h15, pour trouver un dépanneur fermé et les jambes d'Audrée en compote. Guy, s'inquiétant de notre arrivée tardive, nous retrouve alors à Duparquet et nous escorte pendant les 15 prochains kilomètres. Par la suite, Audrée embarque dans la voiture, complètement épuisée et arrive avant les autres chez Louis, où un repas chaud attend nos cyclistes. Elle y rencontre Chantal, la mère de Louis, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à son cher fils! Les autres la rejoignent vers 23h30, et nous mangeons le pâté chinois pratiquement en entier (sauf Anne, qui ne prend qu'une demie portion), allons nous coucher très tard et dormons le sommeil du juste.

8 août 2012

Orages multiples

La nuit se passe péniblement, dans la chaleur continuelle et l'humidité que l'air conditionné ne peut chasser puisqu'il ne fonctionne que pour des durées variant de 5 minutes à 1h, et ce de manière tout à fait aléatoire. Anne et Audrée réussissent à dormir, s'étant assoupies pendant la première heure de fonctionnement de la clim. Les 2 autres subissent la torture et l'angoisse de la menace constante de l'approvisionnement en air frais. Frustré de cette situation, Louis se lève pour demander au réceptionniste de nuit quel est le truc pour que l'engin cesse de s'arrêter. S'ensuivent 30 minutes de démonstrations répétitives et inutiles pour finalement comprendre qu'il n'y a rien à faire... Nous avons un air climatisé de vidanges et on ne peut rien y faire. La température insomnifère nous empêche ainsi de se reposer convenablement avant l'immense journée qui nous attend. Tout le monde se lève à 6h (pour ne pas faussement dire que l'on se réveille), l'air démoli, ne sachant toujours pas à quel point la journée allait être pénible.

Longlac - Hearst, 209 km de vide intercivilisé, à franchir en une seule journée.Tout se déroule bien et la température clémente nous permet de ne pas manquer d'eau. De plus, environ à mi-chemin, nous décidons de nous arrêter près d'une rivière afin d'y prélever de l'eau pour ensuite la filtrer. Mais voilà que nous trouvons un camp de chasse où les propriétaires nous invitent à boire de leur bonne eau embouteillée en plus de... leur bière! Malgré nos refus répétés, nous finissons par en boire au moins une chacun (Anne une demie et Louis 2) pour ensuite repartir, 45 minutes plus tard, remplis de joie et d'énergie. 90 km, 15:15. Il en reste encore 120 et la journée est plutôt avancée. Pour combler le tout, le tonnerre gronde à notre gauche et la pluie commence à tomber. Nous roulons, roulons, dans l'espoir de trouver une « table à pique-nique », icône sur l'atlas qui signifie la présence d'une toilette sèche mais dont l'emplacement est plus qu'inexact. Finalement, l'orage passe et nous laisse mouillés mais soulagés. 120km. Nous continuons de rouler mais la faim nous gagne, il est bientôt 18:00 et nous cherchons la seconde table à pique-nique, qui finalement ne semble pas exister. 165 km et nous arrêtons souper. Il est maintenant 20:00 lorsque nous reprenons la route et un nouvel orage nous menace. Il se rapproche de plus en plus et le ciel devient sombre, sombre... nous roulons, dans l'espoir, encore une fois, de trouver la table du 190 km. Les éclairs jaillissent sans arrêt,la pluie commence à tomber et des branches d'arbres se font arracher par le vent. Nous avons peur. Il fait noir et la pluie nous empêche de bien voir et sans doute d'être bien vus. Des images mentales de différences de potentiel nous viennent en tête, il y a beaucoup de lacs et de plat dans les environs et, bien que nous soyons peu conducteurs, les statistiques nous effraient. 190 km. Pas de table à pique-nique. Nous pédalons vite, vite, vite. Nos jambes veulent nous sauver la vie. 192 km. La voilà!!! Nous entrons vite dans la bécosse alors que la pluie tombe plus fort que jamais. Ouf! Nous sommes en sûreté, mais à quel prix! L'odeur de bécosse ainsi que les moustiques nous font moins apprécier notre abri. Il faut attentre au moins trois quarts d'heure dans cette abri nauséabond avant que les éclairs et la pluie se calment. C'est à 21h40 que nous décidons de rouler dans la noirceur totale due à l'opacité des nuages. Quelques kilomètres plus tard, un bon samaritain prend pitié de nous décide de nous amener directement dans un motel de Hearst, là où il doit aller lui même. C'est au Howard Johnson que nous dormons, très fatigués, ayant tout de même roulé 195 km.

Le lendemain à 8h53, nous réalisons qu'il reste 7 minutes avant la fin du petit déjeuner inclus. C'est donc en une fraction de seconde que nous nous réveillons et courons vers la salle à manger. Après avoir profité gaiement de toute cette nouriture pendant un peu trop longtemps, nous ramassons nos bagages en vitesse pour le check-out. Depuis le début du voyage, nous savons que les parents du conjoint de la soeur de Anne (oui, c'est aussi loin que ça) nous invitent chez eux à Kapuskasing, à 100 km de Hearst. Ne réussissant pas à les joindre, nous décidons plutôt d'expédier nos bagages et de se rendre 50 km à l'est de Kapuskasing, à Smooth Rock Falls, afin de pouvoir arriver à Rouyn le 9 août. Malheureusement, l'épicerie et l'expédition des tentes, sacs de couchage et matelas de sol prennent tellement de temps que nous décidons, finalement, à 16h, de partir pour Kapuskasing!


Nous avons un vent dans le dos mais sommes très fatigués de la veille et les 100 km se font tranquillement. Vers 20h, alors que nous sommes à 10 km de notre destination, Mike, le beau-frère de Anne, nous rejoint sur la route pour s'assurer que nous irons bien dormir chez ses parents! De plus, un souper, une douche chaude et un lit préparé nous attendent! Fous de joie, nous pédalons les derniers kilomètres et se rendons (en se perdant dans le processus) chez des hôtes exceptionnels.


Spaguetti aux boulettes de viande avec poitrines de poulet grillées et vin rouge nous remplissent la panse et nous allons dormir, épuisés, pour ensuite passer la journée suivante en leur très agréable compagnie. En effet, mercredi, nous mangeons toute la journée, buvons et profitons d'un repos bien mérité. Nous tenons à remercier grandement Eva et Randy ainsi que leur fils Mikael pour leur accueil fantastique.
Finalement, jeudi matin, il est temps de repartir et de se rendre à Rouyn le plus vite possible, où Louis a très hâte d'arriver.

 

5 août 2012

Longlac et trou du monde

Nous voilà donc à la croisée des chemins : À Nipigon, la route se sépare et nous force à faire un choix : passer par le nord de l'Ontario, aussi appelé le trou du monde et rejoindre Rouyn-Noranda, où Louis pourrait en profiter pour voir sa mère ou encore, prendre le chemin du sud, civilisation, Ottawa et tralala. Mais voilà, le nord est plus court de 100 km, beaucoup moins passant et bien plus plat. De plus, Louis connait bien le chemin Rouyn - St-Jérôme et le dit agréable. Deux bémols cependant : pas d'accotement et surtout, si peu de villes!!! Un grand vide de 209 km qui nous hante depuis notre départ nous fait hésiter. Finalement, notre éclaireur, Guy, prend le nord et nous assure de la tranquilité de la route ainsi que de sa nature très peu côteuse.

Nous prenons le nord, samedi matin, dans la fraîcheur d'une pluie tombée plus tôt, vers Longlac, Hearst et le trou du monde. 85km et quelques petites côtes bien rafraîchissantes plus tard, nous dormons à Beardmore (plus de barbe!!!), où nous arrivons trop tard pour aller à l'épicerie, qui ferme à 17h, n'ouvre pas le lendemain (dimanche), ni le surlendemain (jour férié). Paniqués, nous essayons de trouver un moyen d'acheter de la nourriture dans le nord de l'Ontario, un jour férié, où il y a 6000 habitants dans un rayon de 200 km. Finalement, dimanche, nous arrêtons à Jellicoe, où le magasin général ouvre de 12h à 16h et achetons les denrées nécessaires pour survivre les prochains jours à des prix plutôt exorbitants.

19h et nous sommes à Longlac, dans un motel encore une fois, se préparant à une bonne nuit de sommeil avant de parcourir notre plus grosse journée à vie (sauf pour Louis) afin de nous rendre à la prochaine ville. Nous avons fait l'aquisition récemment d'un filtre à eau pour parer à toute éventualité et ferons du camping sauvage si besoin est.

Nous redonnerons des nouvelles bientôt!

 

3 août 2012

Orages, camping sauvage et vent de face

Bien regaillardis d'une bonne nuit de sommeil, nous repartons donc, lundi, vers Ignace, à seulement 100km de l'endroit où nous sommes. Avant de partir cependant, nous avons de multiples achats à effectuer, dont un filtre à eau au Canadian Tire. Après avoir perdu des millions d'heures dans la ville, nous décidons alors de diner au Subway afin de bien manger, remplir nos gourdes allégrement et finalement partir, à 14h, vers Ignace. Les 100km qui nous attendent se font très bien et rapidement et nous arrivons vers 19h au camping.

Après avoir bien dormi dans un terrain de camping pour pêcheurs où il n'y avait aucune installation disponible pour les tentes (même pas de table à pique-nique, nous avons dû « emprunter » celle d'un voisin), nous repartons, mardi matin, avec l'idée de se rendre jusqu'au point sur la carte indiqué Raith, à 158km de notre point de départ, Ignace. Vers 18h, la route est difficile et les côtes sont toujours vers le haut. Nous arrêtons alors prendre une pause à Upsala, où les trois habitants du village tiennent un dépanneur/restaurant/station Greyhound/camping. Après avoir souper, nous repartons, vers 20h et parcourons 40km avant de s'arrêter à une halte routière pour dormir, où nous traversons enfin le dernier des  fuseaux horaires. Nous sommes désormais à la même heure que le Québec! En montant nos tentes, nous servons de buffet à une armée de moustiques avant de finalement se coucher, épuisés.


Le lendemain, nous apprenons qu'une tempête de grêle se dirige vers nous (pas encore!). Nous décidons de retarder notre dépat un peu, histoire de laisser passer la tempête, mais cette dernière ne se décide pas à arriver. Nous repartons alors, dans une chaleur et une humidité accablantes, le vent dans la face. Les côtes nous découragent et nous font suer lorsque finalement, 40km plus tard, le dépanneur le plus cher au Canada nous attend. Nous y arrêtons dîner alors que de gros nuages sombres planent. L'orage passe à quelques mètres de nous et, après deux heures de pause à profiter de l'air climatisé, nous repartons. 20km. Pause de chaleur. 7 km, une côte infinie et de l'asphalte brûlante, 32°C à l'ombre, pas un nuage et 90% d'humidité plus tard, autre pause. 5 km plus tard, un dépanneur, des Mr. Freeze et une autre heure de pause. Finalement, nous arrêtons 20km plus loin dans un motel à Thunder Bay, où nous profitons grassement de l'air climatisé, la douche tant attendue et le déjeuner compris.


Jeudi, toute la chaleur est tombée, le vent a changé de direction mais malheureusement nous aussi et les côtes se font plus nombreuses. Nous partons avec beaucoup trop d'heures de retard dues à un fond de jante qui doit se faire remplacer après avoir créé une crevaison lors d'une réparation de crevaison! Finalement, à 14h, nous partons. La journée est froide et pénible, le vent nous attaque et ne veut pas nous laisser avancer. Nous nourrissions l'espoir d'un chocolat chaud (ou une crème glacée pour Louis) qui serait dégusté lors de notre passage à Dorion pour découvrir, oh malheur, une maison de loup abandonnée qui fut jadis une station d'essence et un motel incendié qui devrait réouvrir bientôt. Finalement, nous arrivons, 20 minutes après la fermeture de l'accueil au camping, pour découvrir que les toilettes (où se trouvent également les tant convoitées douches) sont munies d'une serrure à combinaison! Deux motards nous donnent le code pour les hommes, mais il est différent de celui des femmes! Partant à la recherche du fameux code, nous rencontrons des confrères cyclistes qui font eux aussi la traversée du Canada, mais version de luxe. Ils nous invitent alors à déguster une tisane dans leur véhicule récréatif chauffé, à l'abri des moustiques et beaucoup plus confortable qu'une table à pique-nique, dans lequel nous discutons voyage à vélo, état des routes, température et vélo, vélo, vélo... jusqu'à minuit. Nos sympathiques amis nous invitent alors à venir savourer un petit déjeuner oh combien chaud et rempli d'absence de beurre d'arachide le lendemain matin, soit aujourd'hui, vendredi. Nous acceptons bien sûr l'invitation, sauf Anne, qui se nourrit de plus de sommeil.


Aujourd'hui, nous sommes donc toujours à cet endroit, Nipigon, à « 1 heure » de Thunder Bay -- puisqu'il semblerait que le standard de distance est la minute ou l'heure, ce qui nous exaspère constamment. Nous profitons de cette journée de repos après 7 jours en ligne pour laver nos vêtements qui empestent l'infâme et dont le blanc a passé le stade de douteux pour devenir orange brûlé. Demain, nous nous rendrons probablement à Beardmore dans la pluie et les orages, mais, pour une fois, le vent dans le dos!

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30 juillet 2012

Apocalypse et vallons prise 2

Le paysage ici demeure le même, toujours très valloneux et sinueux, ce qui fait bien changement des prairies... Sur notre chemin, nous prenons une pause sur la route, dans un petit restaurant dans lequel nous ne mangeons pas mais profitons bien des toilettes et de la glace, puisqu'il fait 33°C à l'ombre! Avant de repartir, nous voyons qu'il y a des alertes tornades et orages violents. Nous avons 30 km à faire avant d'arriver à la prochaine ville et 70 avant notre destination, Dryden. Ne voyant d'autre choix, nous reprenons la route, le ciel fâché derrière nous s'approchant petit à petit. Arrivés à Vermilion Bay, nous prenons une autre pause milkshake et regardons le ciel, qui semble encore assez dégagé. Nous avons encore 40km à parcourir et n'avons pas envie de terminer notre journée dans cet endroit et décidons, encore une fois, d'enfourcher nos vélos malgré la menace qui plane.

90km au compteur. Le ciel gronde et se fait menaçant. Nous rangeons nos effets précieux dans la protection imperméable et repartons. 100km. La pluie commence à tomber à grosses gouttes et nous pince la peau. Notre rythme diminue un peu, car Audrée et Jessy, myopes, ne voient qu'à quelques pieds devant eux et la menace d'un nid de poule arrivant à 35km/h se fait sentir. 111km. La chaussée est complètement inondée, nous roulons en plein déluge. 112km. La pluie battante se transforme en grêle et nous décidons finalement de nous abriter au premier endroit venu, soit sous le toit d'une cabane qui nous protège les épaules mais pas les orteils. 5 minutes plus tard, le déluge est terminé et l'arc-en-ciel surgit. Nous rions gaiement et repartons, complètement détrempés, vers Dryden. 10 km plus tard, nous sommes au motel et regardons tomber l'orage pendant la nuit, éclairs et vents incessants. Nous sommes si bien au chaud :)

28 juillet 2012

Welcome to Ontario

Nous voilà donc arrivés en Ontario, la dernière province avant le Québec. Plus qu'une heure de décalage et seulement quelques jours avant la synchronisation avec nos confrères québécois. Les derniers jours, nos performances se sont grandement améliorées...

Mercredi, le vent de 35km/h d'ouest nous pousse vers Winnipeg avec une moyenne de 30km/h et nous arrivons dans cette très jolie ville, tout fringants et encore plein d'énergie. Malgré tout, nous décidons de nous arrêter à cet endroit afin de prendre une autre journée de congé, histoire de laver nos vêtements (plutôt dus), visiter un peu la capitale du « friendly Manitoba » et en profiter pour aller voir Batman au cinéma.

Vendredi, après deux bonnes nuits de sommeil, nous repartons tout frais et prêts à avaler les kilomètres. Nous traversons la ville rapidement et efficacement pour ensuite nous arrêter diner à Ste-Anne, petite ville francophone à 56 km. Le gentil propriétaire de la station service co-op nous offre, « fellow Canadians » des barres protéinées et des slushs gratuites. Repartis vers Falcon Lake, l'enfer commence... 60 km sans accotement et nous jouons au jeu de « suivez la ligne ou perdez une vie » avec un achalandage monstre sur l'autoroute, où les voitures nous frôlent et nous font peur une fois sur cent. Finalement, l'enfer se termine, et Audrée et Jessy s'aperçoivent qu'ils sont épuisés. Les 20 derniers kilomètres vers notre destination sont pénibles et Jessy se jette dans le fossé par deux reprises, ayant perdu toute capacité de concentration. À 20 heures, nous voilà enfin arrivés, 165 km plus tard, dans ce magnifique petit village très touristique et pourvu d'un fort sympathique motel/hotel dans lequel nous dormons très bien et très tard.

Aujourd'hui, nous arrivons en Ontario et traversons les vallons infinis. Tout de même, les genoux de nos deux blessés se portent très bien et nous arrêtons au Willows Campground, où nous profitons du wi-fi gratuit afin de garder contact avec la civilisation :D

À la prochaine!

24 juillet 2012

Vents de dos, vents de face

Ah, le vent! Cauchemard ou bénédiction des cyclistes, il dicte notre humeur, notre motivation et surtout... notre vitesse! Samedi : vent d'est de 15 km/h -­> 66 km de parcourus;

Dimanche : vent d'ouest de 25 km/h -> 160 km de parcourus

Lundi : vent d'est de 15 km/h -> 84 km de parcourus

Aujourd'hui : vent d'est de 15 à 25 km/h -> 110 km de parcourus. Quelle amélioration! Nous sommes bien fiers de nous, car en fait nous avons enfin réussi à couper le vent efficacement, c'est-à-dire de côté, puisqu'en fait il vient beaucoup du sud aussi... Le fait est que samedi, nous sommes partis très tard et lundi, nous avons perdu une heure en traversant la frontière vers le Manitoba. Ainsi, nous voici au Robin's Nest, petit motel très joli et propre qui nous coûte seulement 67$ pour les 4 pour la nuit! C'est à peine plus cher que les campings où nous avons dormi les deux nuits et nous sommes infiniment heureux d'avoir trouvé cet endroit. En effet, car après s'être arrêté à Brandon ce matin au bout de 60 km afin de faire les courses, nous avons décidé de passer au McDonald's profiter du wi-fi et des boissons à volonté. De cette façon, on peut remplir nos bouteilles avec une tonne de glace et de l'eau sans problème.

Ainsi, nous espérons nous rendre demain à un camping dans les environs de Winnipeg, qui se trouverait à 190 km d'ici. Comme il annonce un bon vent d'ouest de 25 km/h, nous croyons bien être en mesure de nous y rendre!

À bientôt

 

 

22 juillet 2012

Vancouver-Régina: 1800 km

Eh voilà! La fin de mon voyage est arrivée. Trois semaines de découvertes, de performance et de surpassement. Trois semaines à m'évader à travers ce Canada, ma foi très joli! Une autre expérience enrichissante qui m’a fait grandir.

Les fruits frais de la Vallée d’Okanagan, le soleil chaud et cuisant, les paysages spectaculaires des Rocheuses et aussi parfois des Prairies, les gens sympathiques, accueillants et encourageants, le camping, les motels miteux pas cher, les amis…Bref, tant de choses qui font de mon voyage un autre voyage extraordinaire.

Un petit hommage à mon amoureux, qui est toujours là pour me supporter et aussi pour supporter les troupes. Il est un compagnon de voyage merveilleux. J’espère en être une aussi merveilleuse pour lui!?

Ah oui! Et un merci tout spécial à mes chers patrons de m’avoir permis de quitter le bureau durant trois semaines et demi.

Merci, merci la vie! :)

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21 juillet 2012

Départ de Régina et nombreuses séparations

C'est donc dans la célèbre capitale de la Saskatchewan que la route de deux de nos coéquipiers diverge de la nôtre. C'est aujourd'hui qu'Audrée-Anne doit prendre son vol pour Québec afin de retourner à sa routine quotidienne. Guy, quant à lui, en manque de challenge et par souci d'arriver dans les temps requis, a décidé de partir de son coté. Ce n'est pas sans tristesse que nous leur avons fait nos adieux avant de reprendre notre route. Il faut dire que cette route n'a pas été facile, d'abord le vent de face qui nous a ralenti énormément et ensuite la menace d'orrage qui planait sur nos têtes nous ont découragé d'aller plus loin que le petit village d'Indian Head.

C'est dans un merveilleux gazebo que nous avons décidé de souper notre fameuse spécialité, du spaghetti, agrémenté de saucisses au cheddar-jalapeno et de fromage! À la fin de la journée nous nous sommes retrouvés dans un motel miteux où Audrée à été soudainement prise de panique à la vue d'un gentil cafard qui voulait simplement s'échapper du lavabo.  

 

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